L'image ci-dessus représente la Voie lactée photographiée au-dessus du désert d'Atacama, au Chili.
© ESO (Observatoire européen du sud), Luis Calçada, Herbert Zodet.
L'être humain est un grand voyageur et un explorateur. En sortant d'Afrique il a colonisé toutes les terres de la planète. Maintenant elle est même trop petite pour lui et il veut en sortir pour aller sur d'autres. Cela prendra encore beaucoup de temps. Il va d'abord falloir se contenter de la proche planète Mars avant de vouloir trouver une planète qui ressemblerait quelque peu à la Terre, car celle-là se trouverait en dehors du système solaire et y aller demandera énormément de temps quand on sait que la possible – mais pas sûre – planète que nous venons de voir, Proxima b, est déjà à 4,22 années en voyageant à la vitesse de la lumière, vitesse indépassable, à moins … mais de cela nous reparlerons beaucoup plus tard.
En attendant continuons notre voyage.
Éloignons-nous de Proxima et allons voir de plus près vers le centre de notre galaxie. Nous parcourons des distances colossales qui ne se comptent plus qu'en années-lumière ou, éventuellement en parsec, ce qui équivaut à environ 3,26 années-lumière (pour en savoir plus sur le parsec voir ma note à la fin).
Notre galaxie, la Voie lactée, est une relativement grande et une vieille galaxie. Les scientifiques estiment qu'elle s'est formée il y a 13,2 milliards d'années. Sa forme est une spirale, en fait un disque avec un renflement au centre, le "bulbe" d'où émergent 4 bras principaux. La dimension de ce disque est estimée à plus de 100 000 années-lumière, et le Soleil est situé à environ 30 000 années-lumière du centre, autant dire au bord.
Le bulbe de la Voie lactée - Image ESO ( Observatoire européen du sud)
Plus nous nous approchons du centre plus nous voyons d'étoiles. Il y en a de toutes les tailles, certaines beaucoup plus grosses que le Soleil, qui brûlent leur combustible beaucoup plus vite et qui auront donc une vie nettement plus courte, "seulement" quelques dizaines de millions d'années, d'autres toutes petites qui, de ce fait, comme Proxima du Centaure, vivront des centaines de milliards d'années.
Notre galaxie comporte entre 100 et 400 milliards d'étoiles (probablement environ 120 selon une récente estimation), et malgré le fait que plus nous nous approchons plus nous en croisons, la distance qui sépare chaque étoile est tellement énorme que nous avons l'impression de voyager dans le vide.
La voie lactée - image NASA
Toutefois notre Galaxie, comme toutes les galaxies, ne contient pas seulement des étoiles, elle contient aussi des gaz et des nuages de poussières d'où naissent de nouvelles étoiles, ce qui prend quand même, selon la taille de l'étoile, entre 100 000 ans et quelques millions d'années. Pour sa part notre galaxie n'en produit plus beaucoup, environ une centaine par siècle, tandis que d'autres étoiles meurent, certaines en trous noirs stellaires, d'autres en supernova. Ainsi W26 l'une des plus grosses étoiles de la galaxie, si ce n'est la plus grosse, 1500 fois la taille du Soleil, est en train de mourir et explosera en supernova … en quelques jours et durant ce temps très court, elle brillera autant que toute la galaxie !
La nébuleuse Oméga est un nuage de gaz et de poussières situé à 6500 années-lumière qui produit de nouvelles étoiles. Crédit : ESO
De la même façon que les planètes tournent autour de leur étoile, les étoiles tournent autour du centre galactique, plus ou moins vite selon leur distance par rapport au centre ; par exemple le Soleil tourne autour du centre de notre galaxie en … 1 "année galactique", qui équivaut à environ 230 millions de nos années.
La galaxie elle-même se déplace dans le vide de l'Univers. D'abord elle tourne sur elle-même, à une vitesse de l'ordre de 910 000 km/h. Ensuite elle se déplace dans l'espace vers sa voisine la galaxie d'Andromède qu'elle devrait rencontrer dans environ 5 milliards d'années et alors les deux galaxies fusionneront, mais les distances entre les étoiles étant tellement énormes, que cela ne devrait pas vraiment créer de collision.
Illustration de la voûte céleste dans environ 4 à 5 milliards d'années, lorsque notre galaxie entrera en collision avec Andromède - NASA, ESA, Z. Levay et R. van der Marel (STScI) T. Hallas, et A. Mellinger - Source : notre-planete.info, http://www.notre-planete.info/terre/fin_du_monde/collision_Voie_Lactee_Andromede.php
Illustration de la voûte céleste dans 3,75 milliards d'années, lorsque notre galaxie, la Voie lactée entrera en collision avec Andromède NASA, ESA, Z. Levay et R. van der Marel (STScI) T. Hallas, et A. Mellinger Source : notre-planete.info, http://www.notre-planete.info/terre/fin_du_monde/collision_Voie_Lactee_Andromede.php
Illustration de la voûte céleste dans 3,75 milliards d'années, lorsque notre galaxie, la Voie lactée entrera en collision avec Andromède NASA, ESA, Z. Levay et R. van der Marel (STScI) T. Hallas, et A. Mellinger Source : notre-planete.info, http://www.notre-planete.info/terre/fin_du_monde/collision_Voie_Lactee_Andromede.php
Illustration de la voûte céleste dans 3,75 milliards d'années, lorsque notre galaxie, la Voie lactée entrera en collision avec Andromède NASA, ESA, Z. Levay et R. van der Marel (STScI) T. Hallas, et A. Mellinger Source : notre-planete.info, http://www.notre-planete.info/terre/fin_du_monde/collision_Voie_Lactee_Andromede.php
Enfin la galaxie appartient à un "groupe local" d'une dizaine de galaxies qui se déplace à plus de 2 millions de km/h, pour aller rejoindre "l'amas de la Vierge", un regroupement d'un millier de galaxies qui lui-même ira rejoindre le "superamas de la Vierge" ; mais de cela nous reparlerons plus tard.
La galaxie naine du Bouvier (à droite) fait partie des galaxies satellites de la Voie lactée, à environ 200 000 années-lumière du centre de notre galaxie (éclat augmenté artificiellement).
Dans la prochaine note nous reprendrons notre voyage vers le centre de la galaxie …
A très bientôt .
Note : qu'est-ce exactement un parsec ? C'est la distance à laquelle se situe une étoile qui verrait la distance Soleil-Terre sous un angle d'une seconde d'arc – voir l'image ci-dessous. Et depuis 2005, l'assemblée générale de l'Union astronomique internationale a défini le parsec comme valant 648 000 UA divisé par le nombre Pi !
P = position de l'étoile ; S = le Soleil ; T = la Terre ;
1 pc (1 parsec) ; 1 ua (1 unité astronomique)
nouvelle définition, plus précise : 1 parsec = 648 000 Ua / π
Commentaires
J'espère que W26 attendra quelques années avant d'exploser car que pourra-t-il se passer pour nous ?
Mais ce qui me "chagrine" un peu dans l'astronomie, c'est que ce que nous voyons ne correspond pas à la réalité du moment, compte tenu des distances et du temps que met la lumière à nous parvenir...
La semaine dernière je suis allée au planétarium de Vaulx en Velin (près de Lyon), nous avons eu une superbe conférence de l'astrophysicienne Hélène Courtois, elle cartographie le ciel. Tu peux la retrouver sur Youtube.
Excuse-moi de ne pas avoir répondu à ton mail, je prépare la venue des enfants.
Bisous
Merci Praline de tes commentaires et de ta fidélité. Je connais H. Courtois, enfin, ce n'est pas une amie :-) . Ce qui te chagrine en astronomie est ce qui me réjouit en cosmologie ! En effet n'est-ce pas un moyen de voyager dans le temps et de savoir d'où nous venons ? J'en profite pour te souhaiter un joyeux Noël. Bises.